Philosophie des Pièces

🌞 Il y a, dans les pièces que je crée, une expression philosophique de mes états d'âme en toute subtilité, de ce que je vis, je vois ou ce que je ressens chez les autres.

La forme, la matière, les couleurs… expriment sans le dire ma profonde sensibilité, elles suivent le pas de mes émotions avec une notion d'immédiateté. Une écriture instinctive de fils puis s'ensuivent les récits.

Usuellement incomprise depuis toujours dû à ma complexité et ce côté imperceptible qui trouble, cette facette inaccoutumée et excentrique qui déroute, c'est au moyen de plusieurs années de maturité que j'ai fini par l'accepter et même aujourd'hui, le prodiguer 🙂. Je le mets en avant à la grâce de mes fils et de mes mots, avec une force d'âme inébranlable.

C'est dans l'onglet "Les histoires" que vous pourrez retrouver les récits que j'ai écrit sur les pièces inspiratrices. Il faut alors comprendre les sous-entendus, l'énigmatique, les métaphores, les personnifications … pour en apercevoir le sens.

🌹 De même que Chloris - la naissance de la rose d'un corps sans vie d'une nymphe -, "tombant en adoration de la robe blanche de Pégase qui n'était autre qu'une chimère dotée de cent têtes dont chacune d'elles parlait une langue différente… La candide ne s'apercevait pas que plus elle lui offrait ses fleurs, plus un œuf grandissait dans son dos …" Ce récit parle en réalité d'une femme amoureuse et manipulée. On remarquera sur la pièce ce dos dominant, gonflé de duperie, une face emplie de douceur et crédibilité avec le blanc, le rose tendre, le bleu chétif … ses manches tenues de fils qui limitent l'action, ce cou offert sans protection.

🌹 De même que Calliope, - l'appel de la vénusté omise des combles - … "le matin pourtant fraîche et riant à la vie, le midi elle fut ensevelie de colliers de noces et de bagues et le soir emplie de frissons et le cœur glacé, elle fut endormie et portée au grenier". Qui n'est autre qu'une femme triturée par la peur du manque matériel et qui bâtissait sa vie sur des traumas sans en avoir conscience. On remarquera ses parures dorées qui glissent sur l'abdomen, la ceinture et les boutons qui lient ses tripes, le feu et la glace qui partagent le ventre, le dos démuni qui représente la structure de soutien mentale apathique.

🌹 De même que Célian, - la force brute de la roche -, qui avait l'allure des montagnes sévères dans lesquelles il vivait. "Un jour alors qu'il était assis sur une roche, une sylphe à la longue chevelure argentée vint lui rendre visite. Son corps était immatériel, transparent comme du verre, ce qui plut à Célian, qui se sentait désorienté dès qu'il ne voyait plus ses blocs de pierres." Il n'est autre qu'un homme profondément blessé et fermé qui reprend goût à l'être grâce à l'honnêteté et la transparence des actes qu'on lui offre enfin. Il reconnaîtra en cette sylphe une part de lui. On remarquera sur la pièce, le haut du dos doublé du poids qu'il porte, la couronne qui enferme le cou -ses pensées-, les boucles aux coudes qui témoignent d'un manque de flexibilité par rapport à soi-même et le fil orange, seule présence d'une couleur vivante, qui n'est plus qu'un filet dans le flot de sa propre prison mentale.

🌹 De même qu'Alaric, - la puissance de la terre d'hier -, "Chef charismatique et brillant, à l'ambition sans limite ; il écrase les cités révoltées et détruit les tyrans, n'épargnant que les temples des dieux et les maisons de poètes. Ses victoires successives conduisent son royaume sur la voie de la prospérité et de l'expansion, réunissant son peuple et le monde des cieux en un seul royaume… il n'entendait pas le débit des paroles, il entendait le silence du souffle premier." Là je parle de l'obtus pensée humaine de base et exprime que chaque être sur terre et de l'univers sont un. On remarquera sur la pièce les cicatrices, soit une extension de blessure morale, les poignets armés d'orties rêches, vecteurs de sentiments rebelles et farouches et les imposants boutons alignés, signe d'un cheminement intérieur réussi et revendiqué. De plus, les lourdes épaules qu'il doit porter signifient le poids de sa connaissance des dimensions, face à l'existence de pensées limitantes autour de lui. Le dessous des bras disparate représente cette essence d'expériences de vie et la capacité à donner/recevoir, à agir. "C'est de l'oreille de son canidé à l'ample moustache qu'avait éclot cette corne … Dès lors son âme s'initia à marcher pieds nus et les dieux le gratifièrent d'une partie des cieux dans les yeux." C'est son chien, qui était émotionnellement supérieur et pur, qui lui a ouvert les yeux, l'âme. Aujourd'hui il est doté de la capacité de comprendre le fondamental et l'authentique.

En image:

Balvès, les lianes de la protection stellaire 💫
Lui c'est un garde du corps, d'ailleurs Balvès est tout simplement la traduction littérale de garde du corps dans une langue exotique. Très cosmique, la référence liane (vert) n'est pas anodine non plus, plante qui s'accroche ; c'est comme appeler l'univers à agir en bouclier autour de soi. Les boutons sont taillés en fuseau parce qu'il n'y a pas d'horaire dans l'univers. Dans la nuit, seul le langage céleste me plaît.

Wilwarin (constellation papillon), est le chemin miroir lumière rouille dans la forêt. Avec ses deux rangées de boutons, l'une verte -croissance- sur blanc -illumination- et l'autre de roses rouges -amour déraisonné- dans la couleur de masse rouillée, avec sa rangée de laine parsemée de cailloux noirs, perpendiculaires aux rangées de boutons, qui signifie l'effet miroir tangible… mais il existe aussi un autre chemin, d'une autre dimension.

Un fait indéterminé transcende les espèces, les corps physiques et tout autre aspect limitant de l'existence corporelle. Puisque le monde qui nous entoure est notre reflet, les effets miroir entraînent une prise de conscience, qui entraîne une évolution, qui entraîne une nouvelle prise de conscience… Mais qui peut dire ce qu'est réellement la conscience et comment l'accroître? Il s'agit juste à chacun de s'engager sur le chemin de sa vérité. C'est, pour moi, ce troisième chemin semé d'embuches. La grande différence entre l'attente de ce qui devrait être et l'acceptation de ce que le fait est. La mission est bien de trouver son but mais avant cela nous devons nous libérer de notre rouille, en finir avec ce qui nous limite. C'est une chose rare, merveilleuse, et peut-être l'une des premières opportunités d'être compris et accepté sans condition.

🌞 Voilà quelques pistes succinctement résumées. C'est avec joie que je répondrai à toutes vos questions philosophiques sur les histoires des pièces et surtout partager avec les intéressés. Il y a tellement à dire. Rendez-vous dans la galerie "Les histoires".

🌞 Pour terminer, je poste ici les intitulés du spectacle de juin dernier. Le temps d'une représentation, je suis devenue chef d'orchestre de fils, de mots et de show. Je présentai mon travail de laine sur des robes légères à l'aide d'une mise en scène que j'ai écrite tout en glissant mes points de vue philosophiques sur l'Amour. Un présentateur lisait mes textes, une une théâtralisation exécutée pieds nus par les femmes qui portaient mes créations, des musiciens et un environnement adéquat. Le défi était de créer 10 robes, 10 histoires (11 avec la mienne) et organiser le spectacle en deux mois. Merci encore notamment à Céline Roussel, d'Evolaé Art Home à Tourcoing d'avoir permis ce beau moment de vie et d'expression mais merci à tous que je n'oublie pas.

Qui en comprendra le sens caché et la profondeur 🙂?

🌸 Les fleurs, l'histoire de l'Amour.

- 1 – Jonquille (jaune). Pardon, renouveau, espoir.

Crois moi j'ai mangé au point de ne plus savoir si j'étais encore entière. Le livre ouvert devant moi est l'Univers dans lequel je m'inscris et mon sang devient encre.

- 2 - Gerbera (vert). Gaîté, convivialité et partage.

Je vois par tes mains que l'astre a su toucher ta peau. Tu m'accueilles avec des chants et des fruits frais. Des danses d'elfes qui près de nous, prennent vie.

- 3 - Kniphofias (orange). Extravagance, ferveur, ardeur.

Je ne sais quelle folie me poussa à parler, l'été est arrivé et chaque nuit je brûle une bougie.

- 4 - Clématite (bleu). Sagesse, aspiration, voyages.

Une étoile un jour m'a tenu éveillée jusqu'à l'aube. Elle me raconta qu'il existait ce personnage de mes rêves.

- 5 - Tulipe (blanche). Sincérité, pureté, fidélité.

Ton sourire ouvre mon cœur, tu sais il est fragile et sa force me bouleverse.

- 6 - Passiflore (violette). Paix, réconfort, amour éternel.

Je pourrai t'aimer de la pointe de ma plume et de la courbe d'une virgule et recevoir le plus beau des cadeaux, un dos aussi blanc que désirable.

- 7 - Rose (rouge). Amour passionné, déraisonné, infini.

Alors je suis ton ombre, comme on se perd, dès le premier soupir. J'ai allumé un feu pour écarter les loups. Tu as la peau blessée que nous apporte les légendes.

- 8 - Amaryllis (rose). Fierté, détermination, beauté envoûtante.

Un air de flûte inconnu résonne encore sur ma peau. Nulle note n'aurait pu imiter la beauté, tu sais que mes bras à jamais t'attendent.

- 9 - Pensée (indigo). Délicatesse, souvenir, confiance.

Promesse dans l'absence, présence dans l'absence. De toi à moi, un secret.

- 10 - Cyclamen (magenta). Tendresse, charme, grâce.

Les rides n'ont pas éteint l'étincelle de tes yeux, tu m'offres un lumineux ballet, raconte moi encore.

🌸 Quelques extraits de mise en scène, avec chacune sa musique adaptée :

… La Rose : Elle arrive, fatalement, d'un pas assuré, claquant ses pieds au sol mais avec classe. S'arrête net, balance ses cheveux et regarde le public. Une expression froide, indomptable et un regard brûlant. Elle fait des va et vient sur la scène, se montrant, fière, insaisissable, comme si le monde était à ses genoux. Elle fait des gestes comme pour repousser l'air autour d'elle, indifférente, comme pour ne s'entourer que de l'air qui sort de ses poumons. S'arrête net, dévisage le public fougueusement et son corps commence à faire des mouvements très secs, torturés, cassés, grossiers. Elle part avec une posture comme démembrée.

… La Tulipe : Elle arrive précieuse, élégante et pure, intouchable, le visage caché. Elle se met dos au public et danse tels les pétales au vent, gracieuse comme une nymphe. Elle reste de dos, comme pour narguer et continue sa parade. Belles ondulations du corps, grands gestes des bras, tête et chevelure langoureuse, de dos. Puis tourne sauvagement le visage et souris d'un air séducteur au public. Se met de face au public, cache son visage, puis sourit avec un air convaincant, aguicheur, irrésistible. Quatre fois et pas dans la précipitation, avec lascivité, nonchalance. Puis part de dos, d'une façon indolente.

… La Pensée : Elle arrive en marche rapide et se met dans un coin. Chorégraphie dans le coin, comme ci elle était enfermée dans une boite. Elle sort de la boite puis cherche quelque chose, sur la pointe des pieds, à pas de loup mais rapidement et se dirige vers le public pour chercher avec plus de frénésie. Elle pousse les gens (doucement bien sûr), les dérangent, cherche devant leurs chaises, s'impose, fait un bordel en cherchant, tout en dansant singulièrement. Remonte sur le podium, regarde le public et fait un signe de se taire, le doigt devant la bouche. Et s'en va, comme quand on part nulle part.

J'abrège car ce serait trop long mais on retrouve aussi; la Jonquille : … Elle tourne sur elle même et s'accroupit. D'un élan, lève les bras au ciel puis son corps suit le mouvement en un petit saut…Le visage toujours tourné vers le ciel ainsi que les bras, son corps se met à bouger légèrement, des petits mouvements de vague…; le Gerbera : Elle virevolte, s'amuse, rigole sur toute la scène, d'une façon très légère, un peu espiègle, comme une fée. Elle part, heureuse, sans en faire trop. Comme l'air…; le Kniphofias : …Elle éclate de rire en se pliant en regardant le public et part dans une danse dynamique, franche, endiablée. Puis s'arrête brutalement, se met à genou de profil au public et regarde le sol quelques secondes. Puis regarde le ciel et part à quatre pattes… La Clématite : …Elle arrive comme dans un rêve. Un peu étourdie, maladroite, attendrissante dans ses gestes pas assurés…Sur la lune, elle fait son spectacle en tournoyant, comme si elle était seule, insouciante… La Passiflore : …Robe dos nu et une plume blanche collée sur le bas du dos… Elle se met de profil, fais le dos rond comme un chat et part comme ça… L'Amaryllis : … Elle s'assoie docilement, chantonne, caresse ses jambes graduellement, mollement, ses chevilles furtivement avec le bout des doigts mielleux puis s'allonge. Et là, elle pousse un cri très sonore et agité… Le Cyclamen : … Elle prend toute la scène et danse tout le temps, tournoie, vive, étincelante. Une chorégraphie emplie de charme, de grâce et de bonheur…

Puis toutes remontent sur scène. Chacune dans son rôle, quelques minutes puis chorégraphie rapide et basique, où toutes s'accordent, pour finir sur une touche conventionnelle. J'ai souhaité signifier que c'est en accordant toutes ses parts existantes sur la façon d'aimer, que l'on trouve l'équilibre. Il n'y a qu'une sorte d'Amour, dit-on, mais il y a mille différentes copies. Les copies sont tout de même des émotions que l'on éprouve ou que l'on endure, ce qui compte c'est d'être vrai dans ce que l'on ressent. Il n'y a pas de bien-fondé, de conformité dans l'affect, chacun vit ses ressentis comme il le peut avec les outils qu'il a à ce moment là, son éducation, ses traumas, ses expériences, son degré d'intelligence émotionnelle mais également intellectuelle. Nous sommes naturellement esclaves de nos pensées et c'est en brisant la barrière des préjugés et de l'intolérance que l'on met à terre la fermeture d'esprit. Si vous n'êtes pas au même niveau vibratoire, il vous appartient de trotter chacun sur votre propre chemin.

Avec bienveillance,

Artistiquement, philosophiquement, spirituellement et dysfonctionnement 🙂,

Léocade Rose 🌹

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